La grippe rend-t-elle les femmes moins belles ?

"- Salut, je ne te fais pas la bise, j'ai la crève. J'ai passé un week-end abominable...
- C'est vrai, tu as une mine affreuse, vivement que tu sois guérie, on dirait un zombie...
- Euh, Antoine... Je suis comme ça naturellement, c'est juste que je n'ai pas mis de maquillage, aujourd'hui..."

Outre le fait que j'ai beaucoup perdu en tact, je tiens quand même à faire partager mon doute concernant le maquillage qui "met en valeur ce qui existe déjà." J'y ai cru, j'ai admis le fait que cette parure n'était pas un mensonge de la femme à son prochain mais bel et bien - disons... - l'amélioration d'une beauté qui existe déjà.

Pour le coup, cette admission s'en trouve violemment ébranlée. Le maquillage masque des défauts qui se verraient comme le nez au milieu de la figure sans ce grossier apparat. Quand Renaud chante "se faire belle, c'est le plaisir des moches", je ne savais pas ma candeur quant à la véracité de son propos.

Bien sûr, je ne nie pas que certaines superbes femmes se maquillent également sans rien cacher et juste en mettant les valeurs en avant - respectant scrupuleusement les rumeurs concernant ledit ornement - mais, à celle-là, je demanderai : Par pitié, cessez de vous maquiller, que nous soyons exempts de toute mauvaise surprise au petit matin.

L'alcool déjoue suffisamment nos perceptions pour nous laisser dans le remord.